par Anna Sargsyan, le dimanche 08 février 2009

Vendredi 30 janvier, un colloque intitulé "L'intérêt européen par temps de crise" a été organisé par le Centre d'études européennes de l'IEP. Bruno Le Maire, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, s'est exprimé sur le sujet à cette occasion.


Bruno Le Maire a tout d'abord rappelé que les Vingt-Sept ont des visions différentes concernant l'intérêt que l'Europe représente. Pour la majorité d'Etats-membres l'UE est principalement une union économique, tandis que certains pays, comme par exemple, la France, y voient un projet politique. Etant donné le contexte de la crise, le secrétaire d'Etat a proposé de définir l'intérêt collectif européen des points de vue économique et géopolitique.

M. Le Maire a souligné que la première exigence envers l'UE est d'apporter des réponses concrètes à la crise économique et aux inquiétudes de ses citoyens. Il y a un besoin pour davantage de coordination, de coopération et de solidarité. Le secrétaire d'Etat a cité, entre autres, l'importance d'une coordination dans le domaine de la supervision financière.

Le" secrétaire d'Etat a noté que l'intérêt collectif de sécurité européenne, quant à lui, est plus difficile à définir. La première raison concerne l'instabilité des frontières de l'UE. En effet, l'Union doit penser à un ensemble de contexte géopolitique mouvant à partir d'une entité qui est elle-même mouvante. De plus, étant donné leurs histoires différentes relatives, les Etats-membres n'ont pas la même perception de la menace extérieure.

Il faut aller vers davantage d'entente dans le domaine des intérêts stratégiques et avancer dans la construction d'une défense commune. "L'intérêt européen n'est pas dans la division, mais dans le rassemblement de nos forces, dans la coopération et dans l'unité", a souligné Bruno Le Maire.

Mais qui pourrait défendre cet intérêt collectif européen ? Le Royaume-Uni et l'Allemagne se trouvent devant une perspective électorale. L'Espagne et l'Italie voient leurs marges de manœuvre réduites à cause de l'endettement. En revanche, l'absence d'élections, l'existence des stabilisateurs sociaux puissants et l'expérience réussie de la présidence française de l'UE démontrent, selon M. Le Maire, que la France est la mieux placée pour ce rôle. Reste à savoir si les vingt-six autres Etats-membres de l'Union partagent cette conviction.





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