par Philippe Laurette, le lundi 19 novembre 2012

L'Association Europe et Entreprises lance un appel à un « new deal » européen autour d'un mot d'ordre : plus d'Europe pour moins de dettes. Cet appel est résumé ci après.


Europe et entreprises déplore que les Européens persistent à détricoter côté cour la solidarité qu'ils tissent côté jardin, alors même que nous n'avons plus les moyens :

d'entretenir les défiances entre banques, qui grippent les flux financiers,

de payer les coûts exorbitants des impasses financières des uns puis des autres, alors qu'il faudrait les prévenir,

de persister dans les doubles emplois et triples coûts de budgets nationaux déconnectés, qui les rendent aussi pesants qu'impuissants,

de jouer fiscalement les uns contre les autres, « paradis contre enfers », au seul bénéfice de capitaux sans cadre ni attaches,

de multiplier en sous-main les obstacles à une stratégie économique européenne, sous couvert apparent d'une stratégie « Europe 2020 » qui n'a tiré aucune leçon de l'échec d'une précédente stratégie de Lisbonne 2000-2010.

Il est urgent de tirer les leçons de nos erreurs pour regagner ensemble des marges de manœuvre, à travers un processus d'intégration dynamique et solidaire, tant bancaire et financier que budgétaire, fiscal et entrepreneurial. Il nous faut donc :

accélérer l'adoption du plan Barnier d'union bancaire,
brouiller les repères des spéculations qui s'alimentent d'elles-mêmes, à travers l'émission d'obligations communes à la zone euro,
développer des mises en commun budgétaires chaque fois qu'elles correspondent aujourd'hui à l'échelle pertinente, avec un eurobudget refondé à 17 pouvant justifier 5 % du PIB sans alourdissement des prélèvements publics, au lieu du 1 % actuel à 27,
aller vers un encadrement européen raisonnable de la fiscalité des capitaux, à un seuil juste mais restant attractif, qui pourrait être comparable aux taux américains,
retrouver ensemble les capacités d'investir qui nous manquent face à la crise avec des emprunts européens dans les secteurs stratégiques pour notre compétitivité.

Pareil « new deal » européen, indispensable pour rééquilibrer les comptes publics tout en relançant la croissance et les investissements, ne sera pas possible sans resserrement des liens, y compris institutionnels, des Etats participant à l'union économique et monétaire. Il apparaît donc urgent de préparer un nouveau traité donnant à l'Europe les outils pour fondre le plomb des dettes nationales, qui nous a mis dans l'impasse, dans le creuset d'une intégration dynamique et solidaire, qui nous rouvrira toutes les perspectives.


L'appel d'Europe et Entreprises « Plus d'Europe pour moins de dettes », daté de novembre 2012, peut être téléchargé sur son site http://www.europe-entreprises.com


Philippe Laurette, Président
Magdalena Martin, Michel Meunier, Markus Schmidt, Vice-Présidents
Bruno Vever, Secrétaire Général

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