par Xavier Gizard, le mercredi 26 avril 2006


On croit rêver lorsqu'on apprend que, sous Présidence semestrielle autrichienne, deux évènements qui concernent directement les Régions et les Villes sont organisés sans elles, sans la plate-forme des organisations européennes qui les unit :

- en avril, un séminaire sur la subsidiarité,
- en juin, un autre sur la cohésion territoriale.

Nous voici revenus au concert des Nations du Congrès de Vienne !

Il ne suffit pas d'animer une "phase de réflexion" sur l'avenir du projet de Traité Constitutionnel ; si, après l'avoir adopté, les 25 Etats membres n'en mettent pas les avancées en pratique, nos concitoyens, à nouveau, s'interrogeront sur l'écart entre les proclamations et les actes.

Nos Chefs d'Etat et de Gouvernement avaient su faire preuve d'audace pour :

- décliner enfin la subsidiarité en deçà des frontières de chacun des Etats, reconnaissant les Régions et les Villes comme des actrices de l'Union dans leurs champs de compétences ;

- identifier les compétences partagées nécessitant que tous les acteurs concernés soient associés aux mécanismes de préparation et d'exécution ;

- faire de la cohésion territoriale l'un des objectifs de l'Union.

Est-ce au nom de ces principes que, dans certains Etats, ni l'allocation du FEDER, ni celle du FEADER, ni la carte des Aides d'Etat à finalité régionale ne sont mises en discussion avec les Régions et les Villes ?

Est-ce au nom des mêmes principes que la révision des Réseaux Trans-Européens de Transport et les allocations financières seront faites sur la base de 25 cartes nationales sans un mécanisme systématiquement organisé de consultation des Régions ?

La Commission européenne, pour sa part, a progressé dans la mise en œuvre de mécanismes de gouvernance plus conformes à l'esprit du projet de Traité à travers le "dialogue structuré" qui réunit, thème par thème, les organisations européennes et nationales d'autorités régionales et locales, le Comité des Régions assurant son organisation. Le Parlement européen y prête une oreille plus attentive.

Reste au Conseil à faire sa mue. Comme pour la Stratégie de Lisbonne, il y va de la crédibilité des proclamations politiques. Nous ne pouvons, sur ce point, que reprendre à notre compte le diagnostic du Président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso : nos concitoyens ont besoin d'actes concrets et de résultats !


Xavier Gizard est Secrétaire général de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes.

http://www.crpm.org

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